Conference nationale de PRS "La République menacée " partie 2/5

Publié le par PRS

Rarement la droite aura autant parlé de la République, pour mieux la détruire. La référence républicaine n'est en effet mobilisée qu'en appui des trouvailles sécuritaires . Pour eux, l'instrument du retour à« l'ordre républicain », c'est la matraque plutôt que l'égalité des citoyens, la liberté des personnes et la fraternité entre tous. Celles-ci sont au contraire systématiquement attaquées.
Les instruments de l'égalité sociale sont mis à bas un à un. La casse des services publics s'est accélérée après le 29 mai. Dès le mois de juin, le gouvernement a engagé une nouvel1e privatisation de France- Télécom. En juillet, c'était au tour de Gaz de France, puis des sociétés d'autoroutes, bientôt suivis par la SNCMet EDF. En attendant, prochainement, ADP. L'impôt républicain progressif a subi lui aussi de nouvelles atteintes avec la réduction des tranches supérieures de l'impôt sur le revenu et l'instauration du «bouclier fiscal »). Dans le même temps, la taxe sur les plus-values a été réduite au bénéfice des détenteurs de capitaux. Quant aux droits des travailleurs, il sont visés par le Contrat Nouvelles Embauches « Villepin » ou la fin de l'obligation scolaire à 14 ans, en attendant une nouvelle réforme de l'assurance-chômage et de nouvelles attaques contre le Contrat à durée indéterminée.
Les libertés sont également mises en cause. La loi coloniale mobilisée pour instaurer l'état d'urgence autorise de graves restrictions des libertés individuelles et collectives. Cet arsenal répressif a été renforcé par de nombreuses lois comme ceBe sur le terrorisme qui encourage la vidéosurveillance, les écoutes téléphoniques, le fichage des automobilistes sur les grands axes routiers avec leurs parcours, la surveillance d'Internet. La CNIL dénonce "un risque pour la liberté d'aller et venir et pour la vie privée". Après le mouvement lycéen, la grève de la RTM décrétée illégale, la condamnation de José Bové, la répression aveugle des émeutes de banlieue, on assiste à la volonté de criminaliser toute forme de résistance à l'ordre néolibéral.
Enfin, la fraternité républicaine est systématiquement bafouée. Les communautarismes sont encouragés en haut lieu .. Un siècle après la loi de 1905, Nicolas Sarkozy reçoit des dignitaires musulmans pour évoquer la révolte des banlieues. Le ministre de J'intérieur ne lit pas les rapports des Renseignement généraux qui précisent que les islamistes n'ont joué "aucun rôle dans le déclenchement des violences et dans leur expansion" et estiment que "les jeunes des cités étaient habités d'unfort sentiment identitaire ne reposant pas uniquement sur leur origine ethnique ou géographique, mais sur leur condition sociale d'exclus de la société.française" ? Flattant d'une main les responsables religieux, Sarkozy organise de l'autre une surenchère anti-immigrés (mesures contre l'immigration irrégulière en plein projet de loi antiterroriste, déclarations contre le droit du sol. .. ) qui encourage les réflexes xénophobes dans la population Cette stratégie délibérée vise à provoquer les affrontements identitaires chers aux néo-conservateurs américains tenants du «  choc des civilisations » .
 
Il faut ajouter le mépris constant de la souveraineté populaire. Le vote du 29 mai n'est toujours pas respecté. Chirac n'a pas retiré la signature de la France du Traité Constitutionnel Européen. L'article 88-1 de la Constitution française continue d'indiquer que " la République peut participer à l'Union européenne dans les conditions prévues par le traité établissant une Constitution pour l'Europe signé le 29 octobre 2004". L'incivisme manifesté au sommet de l'Etat signe aussi le caractère antirépublicain du régime.

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