Conference nationale de PRS "D'un état d'urgence à l'autre" partie 1/5

Publié le par PRS

PRS a été fondée sur un diagnostic et un projet. Nous estimions lors de notre fondation, en mai 2004, que la France était entrée en état d'urgence politique. Nous avions caractérisé ce moment comme celui où les différentes crises qui habitent la société (crise sociale, institutionnelle, politique, nationale) convergent et entrent ainsi toutes ensemble en zone critique. Les attaques contre les salariés, les chômeurs, la remise en cause des statuts et des services publics représentent une confrontation sans précédent. Pour la mener à bien cette régression, le gouvernement a procédé par ordonnance. Depuis l'état d'urgence sécuritaire a été très officiellement décrété par le Conseil des ministres et voté par l'Assemblée nationale. A cette heure, la France vit sous une loi d'exception qui porte ce nom. Décrété une première fois en plein milieu des affrontements urbains dans les quartiers populaires, l'état d'urgence a été prolongé pour une durée de trois mois.
Les émeutes urbaines n'ont été que le prétexte à un redéploiement idéologique de la droite préparé de longue main. La droite met en place sa réponse au résultat du 29 mai.
Comme en 2002, minoritaire sur la question sociale, la droite libérale compte reconquérir une légitimité sur le terrain sécuritaire,. Elle escompte en particulier renouer sur cette question le fil avec les catégories populaires qui se sont massivement mobilisées contre elle le 29 mai dernier. Elle espère a minima les détourner de la gauche en les renvoyant vers l'abstention ou le vote d'extrême droite. C'était déjà le pari du référendum sur la Constitution européenne: la droite et la gauche d'accord sur le « oui» devaient laisser au Front national le monopole de la contestation de l'Europe libérale .. La campagne du « non» de gauche a permis qu'il en soit autrement. La droite devait repartir à l'offensive. C'est ce que Sarkozy a fait en mettant le feu à la poudrière.
 
On assiste depuis à une avalanche de déclarations et de mesures sans rapport avec l'explosion des banlieues mais qui dressent la toile de fond que le gouvernement tente d'imposer dans le débat politique d'ici 2007. Montrés du doigt la polygamie, les paroles des chansons de rap, l'immigration (du regroupement familial aux étudiants étrangers), le droit du sol ou les mariages « mixtes », la toxicomanie, le terrorisme ... L'amalgame sécuritaire et anti-immigrés fonctionne à plein. Jusqu'ici, il a déjà permis de rejeter à l'arrière-plan des questions sociales pourtant brûlantes comme la privatisation d'EDF. Il a servi à aggraver des attaques contre la forme républicaine de la France.

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