Un plan B ? Une REPUBLIQUE SOCIALE EUROPEENNE

Publié le par PRS

Il faut en préalable le rappeler toujours avec force : ce n'est pas la Nation qui fait la République, c'est la République qui fait la Nation. Le Royaume Uni n'est pas arrivé à créer une nation sous leurs rois, mais seulement des entités régionalistes (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles) puis communautaristes, avec des droits et des devoirs différents. Il en est de même pour l'Espagne, et l'Italie n'est devenue une nation réellement solidaire qu'après la fin de la monarchie et du fascisme (car le fascisme comme le franquisme n'unifient que superficiellement par la terreur ).

En France ce sont les principes républicains qui, par l'institution de l'égalité en droit reconnue à tous les habitants devenus citoyens et celle de la laïcité émancipatrice, a permis à tout un chacun de se considérer de la de la même origine citoyenne et de la même culture républicaine (quelque soit justement son origine ethnique et ses racines culturelles) ; la langue française, choisie comme langue de la nation constituée, en a été le ciment culturel et de ses valeurs ( elle n'a pas le rôle d'une simple langue véhiculaire mais d'une langue unificatrice pour ses citoyens, ce qui n'empêche d'ailleurs pas à tout un chacun de pratiquer des langues communautaires ou de pays mais en refusant de leur donner la valeur de langues minoritaires).

Mais le nouvel âge du capitalisme, autrement dit, la mondialisation capitaliste qui s'accélère ces dernières décennies et qui a pour objectif d'accroître les profits des grands groupes financiers mondiaux par tous les moyens, a engagé divers processus pour détruire les services publics et les systèmes de protection sociale solidaires qui sont en place sous l'égide des états nations notamment européens. Or les états-nations comme la France, en raison de leur taille réduite ont de moins en moins la capacité de faire exercer le pouvoir démocratique à ses citoyens face aux diktats des grandes institutions mondiales comme la BM, l'OMC, et à leurs avatars comme l'AGCS, qui cherchent à édicter des directives imposées aux états-nations dispersés, amenant à la destruction des services publics et des systèmes de protection sociale solidaire par l'exigence de la marchandisation totale de tous les produits. Il apparaît donc indispensable de rechercher le cadre politique suffisamment conséquent dans lequel les citoyens peuvent continuer, voire retrouver leur pouvoir démocratique. La construction d'une Europe politique fait donc partie de cette volonté pour les citoyens de France, d'Allemagne, de Belgique et des autres pays européens d'exercer au mieux leur pouvoir démocratique, car seul un gouvernement d'une entité de cette importance peut faire face au pouvoir de ces grandes forces capitalistes financières mondiales

Et la, il faut rappeler avec force :

1/ que le Traité Constitutionnel aurait fait disparaître pour longtemps (50 ans ou plus selon son rédacteur) toute possibilité de créer cette grande entité politique forte, issue du pouvoir démocratique des citoyens, puisque c'est le pouvoir absolu d'une oligarchie non élue au suffrage universel direct (Commission de Bruxelles et Cour Européenne de Justice de Luxembourg) qui aurait été consacré, le Parlement européen n'ayant pour attribution qu'un rôle de vague contrôle.

2/ que le Souverainisme prônant le repli dans des frontières sanctuarisées aboutirait à l'asservissement progressif de la France et des autres pays européens vis à vis des forces financières mondiales toujours plus puissantes, car le champ ou pourra s'exercer le pouvoir démocratique des citoyens de ces états- nations de trop petite taille se rétrécira de décennies en décennies , et le résultat au final serait le même que celui qui aurait été produit par le Traité Giscard.

Il est vraiment nécessaire de souligner à ce stade que les dérives souverainistes ont fait du mal à la cause de la Gauche Républicaine un peu comme le Stalinisme à celle des idéaux socialistes et communistes, par la confusion apportée avec des valeurs étrangères à l'universalisme et qui fait le jeu de toutes les composantes de la Droite.

Notre action de républicains de gauche après la victoire du NON ce 29 mai est donc bien de poursuivre notre action de clarification des valeurs républicaines en vue de la République Sociale pour ne pas tomber dans les perversions souverainistes.

Notre objectif sera donc d'essayer de parvenir à créer une entité politique européenne, sans frontières géographiques définies a priori, fondé sur la souveraineté populaire de représentants élus au suffrage universel direct, que nous appelons République Sociale Européenne. Pour arriver à cet objectif, il faudra en créer les conditions favorables, et le palier obligé sera nécessairement la mise en place d'une sorte de Confédération Européenne de type fédéral, c'est à dire une organisation étatique dans laquelle les délégations de souveraineté précisément définies seront confiées exclusivement à un Parlement issu du suffrage universel direct avec un exécutif gouvernemental responsable devant lui ; il aura pour mission de veiller à l'intérêt Général des citoyens en édictant des lois garantissant l'harmonisation fiscale, les services publics, des systèmes équivalents de protection sociale solidaire, la tutelle de la BCE pour gérer l'Euro (la monnaie unique indispensable pour avoir une action de politique économique face au dollar), et en faisant appliquer une politique de sécurité et de relations internationales conforme à la volonté des citoyens.

C'est ça l'exercice du pouvoir démocratique des citoyens fondé sur la souveraineté populaire, et non la sorte de Confédération de type "union des états " qui nous est imposée aujourd'hui et qu'on a voulu parfaire par le moyen du Traité constitutionnel, dans laquelle la délégation de souveraineté est dévolue à une oligarchie non élue et aux ordres des grands groupes financiers par le biais des dispositions des traités. Et cette instauration d'une authentique République Européenne mise en place au départ par le moyen d'une constitution de type fédérale passe obligatoirement par une Assemblée Constituante élue démocratiquement qui en vote chaque modalité pour que les peuples européens puissent se l'approprier. Ce passage " fédéral " aura pour vocation d'amener à la constitution progressive d'une Nation Européenne, fondée sur la constitution de l'égalité des droits pour tous dans tous les domaines au sein d'une société laïque (donc en éradiquant tout pouvoir communautariste de quelque nature que ce soit), prélude à notre projet de République Sociale.

Oui, la République Européenne, faisant la Nation Européenne, c'est la tache qui attend désormais les républicains de gauche, internationalistes, pour aboutir à la République Sociale.

PRS 67 (.........avec l’aimable concours d’Hubert Sage)

 

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