La bataille d'Irlande J-2

Publié le par PRS67

Et si le « non » gagnait ?

La victoire du « non » en Irlande serait un événement considérable. La ratification du traité de Lisbonne deviendrait impossible en l’état. Comment les 27 y feraient-ils face ? Peut-être chercheraient-ils à aller le plus vite possible pour relancer le processus et éviter la contagion en tâche d’huile dans les pays privés de vote. Ils pourraient décider de modifier le Traité à la marge. Et limiter les changements à des dérogations pour l’Irlande afin d’éviter un troisième « traité modifié » qui ouvrirait nouveau cycle de ratification dans toute l’Union (ce qui en France risquerait d’impliquer une nouvelle réunion du Congrès de Versailles…). Une solution pourrait consister à prévoir un statut spécial pour l’Irlande garantissant explicitement sa neutralité Quelle que soit la portée des changements opérés, tout nouveau traité devrait être soumis à nouveau à référendum en Irlande même, constitution nationale oblige. Il faudrait donc y apporter des changements suffisamment substantiels pour faire changer d’avis les électeurs. Ce faisant les difficultés politiques dans le reste de l’Europe ne seraient pas réglées pour autant. D’abord on peut remarquer le coûteux paradoxe à ce que l’Union tienne compte du « non » irlandais sous la présidence de Sarkozy alors que celui-ci a refusé de tenir compte du « non » français. S’il y a une exception irlandaise acceptable sur la neutralité, pourquoi pas une exception française sur les services publics ? Ensuite, cet épisode fragiliserait considérablement le traité de Lisbonne devant l’opinion européenne tout entière. Beaucoup constateraient que les dirigeants européens n’ont pas réussi à le faire passer alors même qu’ils ont pris toutes les précautions pour éviter le vote populaire. Dès lors le caractère insupportable pour les peuples du texte européen serait difficile à nier plus longtemps.


Publié dans International

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