Unedic : un nouveau recul des droits des chômeurs partie 2/2

Publié le par JJC

....Des glissements d’une filière à l’autre globalement négatifs pour les chômeurs
La création de la filière A + est censée apporter une réponse à la précarisation de l’emploi en permettant aux chômeurs ayant cotisé pendant 12 mois, au cours des 20 derniers mois de prétendre à une meilleure indemnisation que celle qu’ils auraient obtenu dans la filière A. Ils seraient (selon la CGT) 18 200 à profiter de ce glissement. Mais le durcissement des conditions d’accès à la filière B font que des demandeurs d’emplois qui auraient dû bénéficier des conditions d’indemnisation de cette filière se retrouveront dans la filière A et verront donc leurs droits réduits de 11 mois. Selon la CGT, ce sont 99 900 chômeurs qui se retrouveront dans la filière A + alors qu’ils auraient dû être dans la filière B.
De la même façon, la suppression de la filière D fera passer (toujours selon la CGT) 47 900 demandeurs d’emploi dans la filière C. Ils perdront ainsi 6 mois d’indemnisation.
 
Les entreprises épargnées comme à l’accoutumée
La réduction du déficit de l’Unedic sera essentiellement financée par le recul des droits des chômeurs. Les cotisations patronales n’augmenteront que de 0,08 %, comme les cotisations salariales. Au total, les entreprises paieront 160 millions d’euros par an, les salariés 160 millions également, les chômeurs prés de 500 millions.
Les entreprises, pourtant responsables du chômage de masse et de l’explosion de la précarité, seront une nouvelle fois largement exonérées des conséquences de leur politique sociale.
Et, curieusement, alors que l’accord prévoit que les augmentations de cotisation (patronales et salariales) seront supprimées en cas d’amélioration des comptes de l’Unedic, il ne prévoit rien de tel pour la régression des droits des chômeurs...
 
Une réforme de fond à l’horizon
Les négociateurs de la CFDT insistaient sur un point qu’ils considéraient comme fondamental de leurs revendications : la discussion d’une réforme de fond de l’Unedic. C’était également l’un des chevaux de bataille des négociateurs de la CGC.
Ils ont bien évidemment bénéficié de l’accord complet du Medef qui n’attend que cette réforme de fond pour se débarrasser d’un système d’assurance dont le principe de base était d’augmenter les cotisations chômages lorsque le nombre de chômeurs augmentait.
Les discussions débuteront donc dès 2006 : il y a pourtant tout à craindre d’une réforme de fond de l’Unedic en l’absence d’une mobilisation de masse unissant les chômeurs et les salariés ayant un emploi. Les négociations qui viennent de se dérouler en ont une nouvelle fois fait la démonstration. C’est donc à la réalisation de cette unité qu’il faut maintenant s’attacher, dès la négociation du statut des artistes et techniciens du Spectacle, en janvier 2006.

de  Jean-Jacques Chavigne

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Publié dans PRS

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