Pas de motion de synthèse en Israël

Publié le par PTD

de Philippe Thureau-Dangin....un perplexe de plus, un...

Annoncer la semaine dernière, Israël connaît une tourmente politique – ou même un “tremblement de terre”, pour reprendre une _expression employée à Jérusalem. Premier acte : les militants du Parti travailliste (qui fut longtemps un club de l’élite libérale et ashkénaze du pays) élisent à leur tête un syndicaliste séfarade, Amir Peretz, et non pas le vénérable Shimon Pérès. Deuxième acte : à la suite de la décision de ce nouveau leader de quitter le gouvernement, le Premier ministre Ariel Sharon demande au président de la République d’appeler à des élections et, dans la foulée, quitte le Likoud, le parti de droite qu’il avait fondé en 1973, pour créer un nouveau parti, plus au centre (ce qui correspond aux engagements de sa jeunesse). Et ce n’est sans doute pas fini. On verra bientôt d’autres transferts, ainsi qu’une bataille féroce entre Benyamin Nétanyahou et Shaul Mofaz, l’actuel ministre de la Défense, pour prendre la tête du Likoud.
En constatant ces audaces successives, on ne peut qu’être frappé, par contraste, de la pusillanimité des Français, et notamment du Parti socialiste, qui tenait congrès dernièrement. On aurait pu espérer que le non des électeurs à la Constitution européenne en mai dernier allait déboucher sur une recomposition de la scène politique ou, du moins, sur la création d’un nouveau parti. Il n’en est rien. Tout le monde est rentré dans le rang… Pourquoi ce qui est possible en Israël ne l’est-il pas en France ? Sans doute à cause des modes de scrutin et des institutions. Même parmi les régimes présidentiels, aucun autre pays démocratique que la France n’accorde autant de pouvoir à un seul homme. De là vient que chaque camp est tétanisé par l’échéance présidentielle et que le seul combat qui passionne le personnel politique est la candidature à la candidature. En Israël, entre 1996 et 2001, les électeurs ont élu le Premier ministre au suffrage universel. Cette disposition, qui rapprochait Israël du système français, était censée asseoir l’autorité du chef de gouvernement. Dans la réalité, il n’en a rien été, les petits partis continuant à monnayer leur appui à la Knesset. Depuis 2003, ce sont donc les députés qui de nouveau élisent le Premier ministre. Moralité : aucun régime n’est parfait. Mais le nôtre figure assurément parmi les plus mauvais. .........

 

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